lundi 2 juin 2014

Bibliothèque Marguerite Durand

                                                   Madeleine Clemenceau dite Line Paulet

Bibliothèque Marguerite Durand

C'est une bibliothèque qui est consacrée à la cause des femmes, à leur condition au cours des siècles, à leur rôle dans la société et dans leur famille, à leur travail, à leurs œuvres littéraires et artistiques et à leurs diverses activités.

Je prends contact par téléphone pour m'assurer des heures d'ouverture.
La bibliothèque se situe 79 , rue Nationale à Paris dans le 13ème métro Tolbiac ou bus 62 ou 83 , ouverture du mardi au samedi de 14h à 18h.
Une dame très gentiment m'explique que c'est un endroit où l'on consulte les ouvrages sur place et elle s'enquiert de ma recherche.. Après lui avoir dit succinctement ce qui m'avait amenée là, je lui dis que j'aimerais consulter un article sur Line Paulet et je lui donne les côtes du document. Elle m'assure qu'elle va le chercher pour le mettre à ma disposition.

J'y vais donc le lendemain . Un peu anxieuse, je ne connais pas ce quartier là, j'arrive devant une grande bâtisse la médiathèque Henri Verneuil, la bibliothèque se trouve au premier ou au deuxième étage (du coup je ne sais même plus!)
Têtes penchées sur de vieux documents à la recherche  de l'article tant convoité, un silence particulier règne dans ce lieu.
Je dois remplir un questionnaire et très vite lorsque j'annonce mon nom et ce que je recherche, une dame me dit avec un sourire satisfait " et bien je crois que vous allez être contente.... ce n'est pas un article que nous vous avons trouvé  mais plusieurs!!! Line Paulet était directrice de la Revue "Pour la Femme' en 1928. Je vous ai fait cette photocopie :
et je vous ai préparé ce microfilm où vous allez trouvé plusieurs de ses articles .

Je me suis assise devant une énorme visionneuse et ébahie j'ai lu.
Vrai lorsqu'on avait parlé les premières fois de cette grande tante, un peu vite j'avais pensé que si elle avait quelques particularités c'étaient celle d'une femme légère et extravagante.
Et là je découvrais une femme de plume, une suffragette qui s'était battue pour le droit de vote des femmes et  d'une modernité qui me laissait sans voix.
J'ai fait des photocopies, un peu dans le désordre tellement j'étais surexcitée devant ce trésor que je venais de découvrir.

Voilà  la page de garde de Don Quichotte  qui deviendra par la suite 'Pour la Femme'

Deux articles suivent en date d'avril 1928......
l'un de Maurice Bedel Prix Goncourt 1927


Bienvenue

On m’annonce une revue féministe.
Entrez, chère revue féministe.
Mais comme vous voilà belle et comme vous sentez bon !
Vous êtes en robe de crêpe de satin, vous portez un petit feutre sur l’œil, vos bas de soie à baguettes ont des transparences roses….hé bien je suis votre ami. Vive le féminisme qui sent le lilas blanc, qui s’habille en jolie femme qui ne rougit pas d’avoir du rouge aux joues ! L’avenir est à lui.
Vous souriez. Je suis très sérieux. Je suis féministe. Je suis pour le vote des femmes, pour leur éligibilité. Je veux les voir à la tête des affaires municipales, des théâtres subventionnés, des ministères de la Défense Nationale, de Prévoyance sociale.
Mais qu’elles restent femmes !
C’est pour le féminisme français une question de vie ou de mort.

L'autre de Louis Martin député du Var



Salut
Salut à Don Quichotte, intrépide chevalier de l’idéal. Le voici derechef armé de pied en cap, prêt pour la justice, à tous les combats. Ce ne sont plus des géants qu’il vient affronter pour faire prévaloir les charmes de la belle Dulcinée du Toboso ou pour venger et rassurer les opprimés, ni les moulins à vent.
Les géants se sont depuis longtemps évanouis de ce bas monde, les moulins à vent ont cessé de moudre. Les ennemis de Don Quichotte, de cet indestructible champion du droit, ce sont, aujourd’hui, les préjugés dont nous sommes encore tout imprégnés, particulièrement celui contre les femmes.
En droit privé, l’un des maîtres de la législation comparée a pu dire : «  Dès que les deux sexes sont en conflit l’un avec l’autre, les droits des femmes sont méconnus, foulés au pied par la loi française ; » En droit public, la femme n’a aucune voix au chapitre, elle ne compte pas, elle n’est rien.

A suivre.....

vendredi 30 mai 2014

Cartes postales

C’est toujours émouvant de feuilleter un vieil album. Sa fragilité, son odeur et le trésor attendu qu’il recèle font qu'on le prend avec délicatesse avec pourtant l’envie furieuse de tourner les pages à toute vitesse pour trouver ‘la carte’ qui sera une sorte de Sésame.
Et elle est là ….’raccommodée’ de bouts de scotch jauni , d’encre effacée mais resplendissante de toutes les promesses attendues.
Et bien oui, c’est sûr, Paule ou Line Paulet a bien fait du parachutisme !
Kléber m'assure que cette carte représente bien la soeur de son grand père.

D’autres cartes envoyées de différentes villes montrent aussi qu’elle faisait partie des Tournées Baret dans les années 1910.


Elle écrit beaucoup à un ‘Guy Darbeau’ juste un mot c’est le cas de le dire.
Est ce son fils ?….je t’embrasse mon gosse aimé…. Mais quelques cartes plus loin c’est ‘Amitiés’ ? ? ? ? Le doute s’installe
Et se glissent aussi par ci par là, une Madeleine Clemenceau, une Paulette, une Madame Darbeau, une Line Paulet…est- ce la même femme ?

Sur une sorte de feuille cartonnée jaunie, je trouve le compte rendu d’un bilan de santé pour Edmond Clemenceau datant de 1952 où il est dit qu’il a deux sœurs dont l’une est décédée dans un accident de voiture..
Je vais commencer par rechercher le lieu de sa naissance en envoyant une demande aux mairies où la famille a résidé : Les Eglisottes et Chalaures, Saint Laurent des Combes, Saint Michel de Fronsac.. ; réponses négatives!
Je prends toutes ses informations ,je note et je commence à rechercher sur Goggle: Line Paulet
Sur un site allemand elle est répertoriée comme recordwoman de saut en parachute.
Et puis je trouve cette référence
393 : Pour la Femme : revue féministe, Line Paulet, 1928
qui va me conduire à la Bibliothèque Marguerite Durand.

jeudi 29 mai 2014

Septembre 2001

Où étiez-vous ce jour de 11 septembre 2001?
Cet évènement tragique a tellement marqué les esprits que bien souvent chacun de nous se souvient où il était et ce qu'il faisait.....
C'était un mardi et j'avais pris le bus 118 à l'église de Rosny pour rentrer à la maison. Peu de monde dans le bus mais une dame qui me semblait agitée et parlait de manière incohérente de la 3ème guerre mondiale. Une autre se voulant rassurante affirmait que les Américains étaient prêts à envoyer des avions dans les tours jumelles pour se faire remarquer et que de toute façon c'était du cinéma!!!
Je les écoutais sans les entendre préoccupée que j'étais par les mauvaises nouvelles à propos de la santé de notre mémé.
Et pourtant.....
Le 11 septembre 2001,attentat à New York…. des milliers de morts, un grand vide s’ouvre derrière la statut de la Liberté ….la fin d’un monde ?



Le 12 septembre, mémé nous quitte à 15 heures trente.

Le 19 septembre, le ciel accompagne notre tristesse. Une pluie fine voile les grands arbres du Père La-chaise. Nous  trouvons refuge sous les arcades du columbarium. Ceux qui l’ont aimée étaient là resserrant les pans de leurs manteaux pour se protéger du froid.
Nous revenions du cimetière de Bagnolet où nous venions de lui dire un dernier adieu ….et nous avons parlé tout naturellement de ceux qui nous avaient quittés .... des anciens.
Des Clemenceau en particulier....

 Edmond Clemenceau le grand père de Kléber avait deux sœurs : Marguerite et Paule.
Les recherches sur Marguerite ont été assez aisées.
Née à Saint Michel de Fronsac le 27 mai 1891, mariée deux fois.  En premier avec Pierre Chapouille. Le mariage aura lieu à Libourne en 1910 ,de cette union naîtra une fille Hermine ;
Remariée en 1936 avec Joseph Graison, elle décède à son domicile le 30 octobre 1980 à Pierrefitte.
Edmond Chéri, le grand père de Kléber est né le 2 octobre 1887 à Montfourat commune des Eglisottes et Chalaures marié avec Henriette Dufour. Ils auront un fils Yvan, père de Kléber.
Il est décédé le 11 décembre 1971 à Bagnolet.
Mais Paule …..sa naissance, son mariage comme son décès …tout reste mystère…. ;
Dans la famille elle passait pour une forte personnalité quelque peu extravagante !!! pensez artiste de théâtre, maîtresse d’ un ministre, se promenant au bois de Boulogne avec une panthère en laisse ! Elle sautait aussi en parachute !!!!!! autant dire un phénomène!!
Une envie irrésistible de connaitre cette femme m'a prise et je suis partie enquêter sur elle.

Oh pas très glorieuses ni aventureuses ces recherches du début.....j'ai fait trois pas vers notre table basse du salon pour ouvrir un très vieil album de cartes postales......

(à suivre...)